Qu'est ce qu'une planche maçonnique ?

Vous êtes ici : Accueil - Travailler - Qu'est-ce qu'une planche ?

 Qu’est-ce qu’une planche ?

 Pourquoi ne pas commencer par... ce qu’elle n’est pas ou plutôt... ce qu’elle ne devrait pas être !


(Sauf stipulation contraire et expresse auquel cas les FF/SS savent à quoi s’en tenir)

Elle n’est pas une conférence, une dissertation d’étudiant ou la paraphrase plus ou moins habile du rituel, ou encore le recopiage à peine retouché des commentaires « autorisés » des uns et des autres sur tel symbole, telle idée maçonnique, tel passage du cérémonial. Elle n’est pas non plus un copié-collé d’une autre planche trouvée sur internet, fut-elle « géniale » !

Parce qu’il ne s’agit pas pour le plancheur de briller, il ne s’agit pas de passer un examen ou de faire montre d’une pseudo érudition. Faire une planche, c’est d’abord travailler un sujet pour soi, ensuite le faire partager, enfin l’approfondir grâce aux interventions des FF/SS et pourquoi pas ensuite durant les agapes. Si je planche sur "le maillet, le ciseau et la pierre", je dois dire en quoi et comment cette symbolique à priori basique et facile à comprendre m’a aidé et m’aide dans ma vie de tous les jours, je me dois de concrétiser, rendre vivants ces outils pour transmettre ce que j’en ai compris. Ainsi ce chef d’entreprise qui fit une planche sur le silence pour expliquer comment il avait appris à l’utiliser dans son rôle de patron, avec ses collaborateurs, en réunion etc.

Parce que, bien sûr, on a vite fait de déraper dans les considérations philosophiques, les développements consensuels, les sempiternelles redites du genre « j’ai travaillé ma pierre » (comment ? A quelle occasion?), « je me suis amélioré », « je suis devenu plus tolérant » etc etc. Et les FF/SS de somnoler sur les colonnes !

Une planche, c’est la parole d’un Frère, d'une Soeur en marche vers lui même qui utilise le corpus maçonnique pour aller « plus loin » dans sa vie, dans sont être, dans sa compréhension d’un mystère qu’il n’élucidera jamais complètement qui est celui de la Vie en général et de « sa » vie en particulier.


 Planche : terme générique qui recouvre différentes sortes de travaux.
 Regardons-y de plus près.

1 – La planche du F. ou de la S. qui "planche" ce soir (plus exactement ce"Midi" ...)


Elle reprend en général un sujet maintes fois évoqué, exposé, disserté, décortiqué, discuté, débattu. Exemple : « Le silence de l’apprenti » ou « Les outils du compagnon » ou «Ssymbolique du nombre trois » ou… etc etc.

Il s’agit,non pas d’être original à tout prix, mais… d’être original, c’est à dire à l’origine de ce que l’on va dire. En quoi le sujet nous a-t-il concerné, comment l’avons-nous abordé de notre point de vue. Quitte à être parfois iconoclaste (oui, le FM est iconoclaste par nature !) tel cet apprenti qui débuta sa planche sur le silence en disant « Le silence est un pouvoir ».

Ces planches, passage obligatoire dans le parcours d’un FM peuvent être un pensum pour ceux qui les écoutent comme elle peuvent attirer leur attention sur une des multiples facettes que recèle n’importe quel sujet vraiment travaillé, médité, exploré.



2 – La planche « cinq minutes de symbolisme »

L’erreur ici est de penser que le symbolisme dont il est question ne doit concerner que la Franc-maçonnerie. On écoute alors un extrait du rituel ou du manuel d’instruction, rappels sans doute utiles pour certains mais souvent peu… instructifs justemen, pour la majorité qui a déjà potassé ces sujets.

Or, l’univers du symbole est multiple,multiforme et passionnant à évoquer. On peut donc digresser sur des symboles qui ne se trouvent pas en Loge mais qui peuvent ouvrir des portes de réflexion et affiner le savoir de tous. Ainsi en est-il par exemple de la science des blasons ou de l’architecture sacrée. Mais on peut parler aussi des différentes sortes d’animaux ou des signes géométriques : une occasion de redonner à la Svastika par exemple son vrai sens originel, encore présent dans notre monde et bien éloigné de ce que certains fanatiques on pu en faire.


3 - La planche sociétale

C’est peut-être la plus difficile à faire. Parce qu’il ne s’agit pas de tomber dans l’évocation passionnée et partisane de l’air du temps et des débats en cours. Le Franc-maçon a à coeur de prendre une certaine distance vis à vis du monde profane pour penser certains sujets, fussent-il d’actualité, à la lumière de l’Idée et des idéaux maçonnique concernant l’Homme, sa place dans l’univers et son possible avenir vers plus d’harmonie.

On ne cachera pas la difficulté d’une telle démarche qui sort des sentiers battus et de la « une » des journaux pour élargir le champ de réflexion. Elle implique de ne pas en rester au niveaux des idées générales et humanistes pour se pencher sur le concret.


4 – La planche de passage

Oups, c’est ce soir que tout se joue ! Les FF et/ou SS vont voter mon accession au degré ou grade supérieur.

 Pas de panique ! L’important ici est de montrer qu’on a bien assimilé l’enseignement du degré qui est le nôtre. On se centre donc sur le rituel et le « cathéchisme » et rien n’empêche d’y mettre son grain de sel personnel. On dira que la planche de passage est « maçonnico-maçonnique », mais elle ne pose aucune difficulté véritable.


5 – La planche d’accueil

Elle est du ressort de l’Orateur et se situe à la fin de la cérémonie d’augmentation de salaire. Donc… faire court car les principaux intéressés ont souvent du mal à l’écouter après l’épreuve vécue et la nouveauté du grade. Faire court et tracer des plans d’avenir en faisant ressortir ce que le nouveau grade peut apporter, certes d’un point de vue maçonnique mais, pourquoi pas, dans la vie profane.